ANALYSE. Ces dernières années, la création du continent bénéficie d’une reconnaissance accrue. Mais que se passe-t-il du côté du marché ? Éléments de réponse. Par Sylvie Rantrua
Ce novembre, l’art contemporain africain est en pleine ébullition. Grâce à la foire dédiée, Also Known As Africa (AKAA), qui a retrouvé à la mi-novembre le Carreau du Temple au centre de Paris, mais aussi au sein de Paris Photo, où de plus en plus d’artistes du continent et des diasporas s’accrochent sur les cimaises, les amateurs et collectionneurs ont pu se faire plaisir. Les foires reprennent de plus belle leurs activités, les visiteurs, et surtout les acheteurs, sont au rendez-vous. Les galeries d’art dédiées à l’art contemporain africain fleurissent. À Paris, elles investissent les beaux quartiers parisiens. Deux nouveaux espaces sur la très prisée avenue Matignon ont ouvert en septembre et en octobre par les galeristes Mariam Ibrahim (Chicago) et Cécile Fakhoury (Abidjan). De jeunes galeries africaines poussent aussi leurs pions hors du continent. La galerie éthiopienne Addis Fine Art a ouvert en octobre un espace à Soho à Londres, alors que la Nigériane Retro Africa opte pour un nouveau lieu d’exposition à Miami. Tandis qu’au cœur de Hambourg, la galerie Melbye-Konan vient de fêter ses un an.
Premier et second marchés s’entrelacent
Derrière ce premier marché, celui des galeries et des foires, le second marché, celui des ventes aux enchères, grossit aussi à vue d’œil. Pas moins de trois ventes dédiées à l’art contemporain africain ont eu lieu à Paris en novembre. De quoi donner le tournis ! On assiste même à des mariages inattendus, comme celui de la foire AKAA qui a hébergé la première vente Bonhams. La maison anglaise, confrontée au Brexit (Londres impose désormais 19 % de taxes d’importation et 25 % de commission d’achat) et stimulée par ce marché dynamique, a décidé d’ouvrir en 2021 un département d'art contemporain africain dans ses bureaux de Paris, dans la très chic rue de la Paix. Elle a été la première, en 2009, à organiser des ventes régulières sur ce segment de l’art contemporain africain.
Bonhams rejoint donc, sur la place de Paris, la maison de vente Piasa, qui a développé un département spécialisé sur ce secteur et une première vente en 2016, et Artcurial, qui a recruté l’an dernier Christophe Person, qui avait justement ouvert ce département chez Piasa. Si le marché de l’art contemporain africain reste encore considéré comme une niche, il est de plus en plus actif. Certains se demandent même s’il est assez large pour absorber toute cette offre ?
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